Une personne est considérée comme ayant une mobilité réduite lorsque ses possibilités de déplacement sont restreintes. Cette limitation est due à une déficience qui engendre une incapacité momentanée ou permanente. Elle peut par exemple résulter d’un handicap, d’une maladie, du vieillissement… L’individu qui en souffre a donc besoin d’un environnement adapté à ses besoins, qui lui permet de vivre de manière autonome et confortable. Salle de bains, chambre, bureau, cuisine… Ce dossier fait le point sur les aménagements à réaliser pour rendre un logement plus accessible aux personnes à mobilité réduite (PMR).
Les rampes d’accès et les portes élargies pour les PMR
L’un des premiers obstacles auxquelles font face les PMR tient à l’entrée de leur domicile. Pour une meilleure accessibilité, il est généralement nécessaire de mettre en place une rampe d’accès. Il s’agit d’un dispositif permettant aux PMR de franchir facilement et sûrement le seuil de la porte. La largeur minimum recommandée est de 80 cm, mais on peut la rendre plus large si l’espace le permet. Pour ce qui est du revêtement, il faut qu’il soit antidérapant, résistant, facile d’entretien et adapté aux conditions climatiques. On peut ajouter des bandes contrastées ou podotactiles pour faciliter la sécurité et la visibilité. La pente d’une rampe d’accès doit être la plus douce possible, en fonction de la hauteur du dénivelé à franchir. Elle doit aussi être munie d’un garde-corps et d’un nez-de-marche contrasté pour faciliter la circulation.
En ce qui concerne les portes du logement, la largeur minimale recommandée est de 90 cm pour un passage de 83 cm, quand le vantail est ouvert à 90 °. La force nécessaire pour les ouvrir ne doit pas excéder 50 N. L’espace autour de ces ouvertures doit être suffisant pour que l’on puisse manœuvrer aisément avec un fauteuil roulant. La serrure et la poignée doivent être accessibles en position debout ou assise et faciles à utiliser par les individus qui présentent des difficultés de préhension.
L’accessibilité de la salle de bains et des sanitaires
La salle de bains et les sanitaires sont essentiels pour l’hygiène et pour le bien-être des personnes à mobilité réduite. Ces pièces doivent être aménagées de manière à garantir leur confort et leur sécurité. Il est recommandé d’installer une douche à l’italienne qui présente la particularité de n’avoir ni marche ni receveur. Elle permet d’éviter les risques de chute. Elle doit être dotée d’une barre d’appui, d’un siège rabattable, d’un pommeau réglable en hauteur ainsi que d’un mitigeur thermostatique. Le sol doit être antidérapant pour une sécurité accrue et le revêtement mural facile à nettoyer.
Si l’on préfère la baignoire, il y a lieu de mettre en place un système de transfert (planche de bain, élévateur, baignoire à porte…) qui facilite l’entrée et la sortie des PMR. Il convient en plus d’installer un mitigeur, une barre d’appui et un tapis antidérapant. Le lavabo, pour sa part, doit être adapté à la hauteur et à la profondeur d’un fauteuil roulant. Il doit être suspendu, c’est-à-dire sans meuble ni pied, et l’espace libre sous le plan de travail doit être de 70 cm minimum. Le robinet doit être facile à manipuler, de préférence avec un levier ou une commande au pied, en fonction du handicap dont souffre la personne concernée par cet aménagement. Le miroir doit être inclinable et éclairé de façon adéquate.
Par ailleurs, il faut que les toilettes soient surélevées, avec une hauteur comprise entre 45 et 50 cm. Elles doivent de surcroît être munies d’une cuvette allongée et accompagnées d’un dérouleur de papier hygiénique accessible ainsi que d’une barre d’appui. Autour de celles-ci, il faut prévoir un espace suffisant pour permettre le transfert des PMR. Le dégagement préconisé est d’au moins 40 cm de chaque côté et de 80 cm devant.
Il est judicieux d’avoir recours aux services d’un plombier pour améliorer l’accessibilité de la salle de bains et des sanitaires. Cet artisan est bien sûr le mieux placé pour choisir les bons dispositifs et les installer dans les règles de l’art. Il propose des solutions adaptées aux PMR et qui privilégient aussi bien leur bien-être que leur confort.
Concevez une cuisine adaptée aux personnes à mobilité réduite
La cuisine est un lieu de vie à part entière. Il est important de la rendre la plus accessible possible pour que les PMR puissent en profiter pleinement, facilement, en toute autonomie et dans la plus grande sécurité. Pour concevoir une cuisine adaptée, il faut respecter un certain nombre de principes.
D’abord, il convient de mettre en place un plan de travail qui peut être ajusté en hauteur. On peut aussi opter pour un modèle fixe dans la mesure où sa hauteur est adaptée aux PMR. Il doit être fixé à 70 – 85 cm du sol pour les personnes assises et à 90 – 100 cm du sol pour les individus debout. Dans tous les cas, il faut prévoir un espace libre d’au moins 70 cm sous le plan de travail. Le but est de permettre aux personnes en fauteuil roulant d’y placer leurs jambes.
Les rangements doivent associer l’ergonomie à l’accessibilité : tiroirs coulissants, étagères coulissantes, portes à ouverture latérale ou verticale… Les placards hauts sont à éviter, car les utilisateurs sont contraints de tendre le bras ou de se lever pour pouvoir y accéder. Il faut plutôt opter pour des modèles bas, qui peuvent être atteints en restant assis. En plus, il est recommandé de mettre en place des compartiments de rangement qui se prêtent aux besoins spécifiques des PMR. Citons par exemple les supports pour les bouteilles, les épices, les boîtes de conserve, etc.
Quant aux appareils électroménagers, il faut les choisir en fonction de leur sécurité et de leur facilité d’usage. Les équipements à commande frontale, avec des écrans tactiles et des boutons, sont préconisés. Les modèles à commande latérale sont à éviter, puisqu’ils nécessitent de se tourner ou de se pencher. Il faut aussi préférer les appareils encastrables qui libèrent de l’espace au sol et ceux à ouverture horizontale qui facilitent le chargement et le déchargement. Chacun doit disposer de dispositifs de sécurité, comme :
- des arrêts automatiques,
- des alarmes visuelles ou sonores,
- des protections contre la surchauffe.
Côté évier, il est conseillé de choisir une ou deux cuves à profondeur. Chacune doit être placée à la même hauteur que le plan de travail. Si ce dernier est ajustable en hauteur, un évier pourra aussi l’être. Le robinet doit être le plus pratique possible, qu’il soit latéral ou frontal. En matière de température et de puissance d’eau, plusieurs options sont envisageables : mitigeur avec commande, commande au sol, détecteur infrarouge ou optique…
Un lit à hauteur réglable et suffisamment d’espace dans la chambre
La chambre est un lieu d’intimité et de repos pour les PMR, qui doivent s’y sentir bien au quotidien. Il faut que ces dernières puissent y accéder sans encombre, y dormir confortablement et y circuler fluidement. Pour adapter cette pièce, il faut y installer un lit à hauteur réglable, avec un système mécanique ou une télécommande. Ce type de mobilier permet aux PMR de se lever et de se coucher avec le minimum d’effort. Sa hauteur doit idéalement être comprise entre 45 et 55 cm, selon la morphologie des dormeurs et la typologie de leur fauteuil roulant. Le lit doit être muni d’un matelas adapté, qui ne doit être ni trop mou ni trop dur. Il doit également être muni de potences, de barres d’appui ou d’autres accessoires utiles pour les PMR.
Au-delà du débattement de la porte et de l’emplacement du lit ajustable, la chambre doit disposer d’un espace libre de 150 cm de diamètre au minimum. L’espace autour du lit doit être suffisant pour permettre le transfert et la circulation des PMR. Un dégagement d’au moins 120 cm au pied du lit et de 90 cm de chaque côté est préconisé. Les prises et les interrupteurs doivent se trouver à 50 et 90 cm du sol. Les PMR doivent pouvoir trouver au moins un interrupteur va-et-vient ainsi qu’une prise à proximité de la tête de lit. Toujours dans la chambre, il faut préférer les fenêtres oscillo-battantes qui sont plus faciles d’usage et d’accès. Elles doivent être installées à 60 cm du sol et leur poignée à 125 cm maximum.
Des revêtements de sol adaptés aux PMR
Les revêtements de sol jouent un rôle significatif dans l’accessibilité. Leur choix est important pour le confort et pour la sécurité des personnes à mobilité réduite. Il faut choisir des matières résistantes à l’usure, aux chocs, à l’humidité, aux tâches… Celles-ci doivent en plus être faciles d’entretien, avec un nettoyage régulier et un traitement adapté. Les revêtements de sol doivent de surcroît être antidérapants, avec un coefficient de frottement supérieur à 0,3. Ils doivent être lisses, sans irrégularités ni aspérités, pour faciliter le passage d’un fauteuil roulant, de cannes, de déambulateurs…
En outre, il faut qu’ils soient isolants, tant sur le plan phonique que thermique. Bien isolés, ils offrent un confort thermique optimal en évitant les sensations de chaleur ou de froid. Ils peuvent réduire les bruits de roulement ou de pas pour un meilleur confort acoustique. L’esthétique ne doit pas être négligée. Il est conseillé de choisir des revêtements qui s’harmonisent avec le style et la décoration du logement. Ils doivent être contrastés, avec des couleurs ou des motifs différents, pour délimiter les marches, les seuils, les zones de circulation…
Assurez un éclairage adéquat dans toute la maison
Un éclairage approprié est indispensable pour les personnes à mobilité réduite. Il est conseillé de maximiser l’éclairage naturel en installant de grandes fenêtres, des puits de lumière, des portes vitrées… Ainsi, la journée, les PMR peuvent voir clairement et se repérer facilement dans leur domicile sans avoir recours à l’éclairage artificiel. La lumière du jour préserve également la vue, tout en stimulant la production de sérotonine, l’hormone du bonheur. Nous pouvons y ajouter les économies énergétiques qui en découlent.
Les luminaires doivent être positionnés de manière à éliminer les zones d’ombre ou de surbrillance. Ces dernières peuvent créer des contrastes trop forts ou des éblouissements. Puis, il faut faire en sorte que l’éclairage soit homogène, avec une répartition uniforme de la lumière dans toute la pièce. Les sources de lumière directe (à l’instar des spots, des lampes halogènes, les ampoules à incandescence…) sont à éviter. La raison est qu’elles peuvent créer des reflets ou des ombres. Il faut privilégier les luminaires tels que les lampes fluorescentes, les lampes LED, les ampoules basse consommation… Ils offrent une bonne restitution des couleurs, tout en étant peu énergivores.
L’éclairage doit être adapté, avec la possibilité d’ajuster l’intensité, la couleur, la direction et la durée de la lumière au gré des envies. Il faut prévoir des dispositifs de commande accessibles et simples : interrupteurs intelligents, variateurs, télécommandes, détecteurs de mouvement, minuteries… Ces systèmes permettent aux PMR de contrôler l’éclairage à distance ou automatiquement.
Toujours en matière d’éclairage, la sécurité doit primer. Il est question de se conformer aux normes électriques en vigueur et de confier l’installation ainsi que la maintenance à un professionnel qualifié. Il faut prévoir une protection contre les surchauffes, les chocs électriques, les courts-circuits, ainsi qu’un éclairage de secours en cas de panne d’électricité.
Trouvez des conseils auprès d’organismes spécialisés
Si vous désirez aménager votre logement en vue d’en maximiser l’accessibilité, il peut être opportun de vous faire conseiller par des organismes spécialisés. Ceux-ci vont dans un premier temps évaluer vos besoins, même les plus spécifiques, ainsi que votre budget. Ils se chargent ensuite de tenir compte de la configuration de votre résidence. Les informations issues de ces évaluations leur permettront de vous fournir des conseils personnalisés sur les aménagements à réaliser dans votre maison. Certains peuvent vous rapprocher des professionnels pouvant réaliser les travaux et vous aider à financer votre projet.
Parmi les organismes spécialisés que vous pouvez solliciter, citons notamment l’ANAH (Agence nationale de l’habitat), la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), l’APF (Association des paralysés de France)… Il vous est aussi possible de solliciter un ergothérapeute, en complément des conseils apportés par les institutions précédentes.
Notez que les travaux qui permettent d’adapter un logement au handicap et au vieillissement peuvent être éligibles à certaines subventions. On trouve par exemple l’aide « habiter facile » de l’ANAH et le PAH (prêt à l’amélioration de l’habitat). On peut aussi citer les aides des caisses de retraite, les aides du Conseil départemental, l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) et la PCH (prestation de compensation du handicap).